Bruded, un réseau en faveur du développement durable

L’assemblée générale de l’association Bruded (Bretagne Rurale et rurbaine pour un développement durable) s’est tenue le jeudi 7 mai. La commune adhère à ce réseau depuis sa création en 2005. Son objectif ? Partager les expériences de terrain dans le domaine du développement durable.

Financièrement, Bruded est en bonne santé. Les cotisations représentent 40 % du budget fonctionnement, la subvention du conseil régional (100 000 €) est toujours aussi déterminante. La renégociation de la convention va s’engager. L’association cherche toutefois de nouveaux financeurs pour sécuriser son action. Le conseil général du Finistère devrait mettre la main à la poche (15 000 €). Des négociations sont en cours avec les autres départements (notamment le Morbihan et la Loire-Atlantique), il semblerait qu’il y ait plus de difficulté avec les Côtes-d’Armor.

La discussion a largement porté sur l’animation du réseau et le partage d’expérience. Il a été notamment question de recruter un nouveau chargé de mission pour assumer cette animation. Tout dépendra du niveau des capitaux propres (138 000 €) de l’association mais a priori il n’y a pas de souci.

Bruded envisage d’organiser à Pontivy (Napoléonville !) en 2010 le « Waterloo du développement durable ». Il s’agit d’un week-end de réflexion pour déterminer et cerner les blocages que l’on rencontre dans la construction et la réalisation de nos projet, l’idée étant dans un premier temps de les lister dans une sorte de cahier de doléance et dans un second temps d’apporter des réponses aux problèmes identifiés. L’organisation reste à caler.

Il y aura également un voyage d’étude organisé. Les propositions de destination sont les bienvenues.

L’après-midi était consacrée à l’habitat groupé à partir de l’expérience de la commune de Bazouche (35). Il semblerait que trois projets habitat groupé viennent d’être abandonnés en Ille-et-Vilaine. Les raisons ? Une question d’image, la complexité juridique, les problèmes relationnels, le timing trop large…

Fort de ces échecs, le projet baptisé Courtils 2 s’organise autour d’un partenariat original avec le réseau Cohérence et Parasol. Cela se traduit par la mise en place d’une formation obligatoire de 60 h pour les futurs habitants. Celles-ci sont invitées à mettre la main à la poche à hauteur de 650 €. Le coût de cette formation s’élève à 4 650 € pour la commune. Un notaire est également associé à la réflexion afin de lever les ambiguïtés sur le montage juridique : définition des espaces privés, ceux en copropriété, des espaces publics, etc. Le prix au m2 serait de 66 €/m2 pour l’espace accueillant l’habitat groupé, de 75 € pour les lots libres soit deux fois moins que les prix du marché pratiqués dans l’aire rennaise. Les terrains seront éligibles au PASS foncier.

Autre sujet abordé, la restauration collective bio s’appuyant sur des filières locales. L’expérience la commune de Bouvron (44) a été présentée. La cantine est gérée par une association Les petits palais, il s’agit donc d’un restaurant associatif. 140 repas sont servis par jour soit 20000 à l’année. L’équilibre financier est atteint à partir de 120 rationnaires. Il y a un cuisinier à temps plein très motivé et deux agents à temps partiels. Le coût du repas hors bâtiment est de 5 €, facturé 3,02 € aux parents. Le coût des denrées (que des produits frais dans l’assiette !) est de 1,70 € soit 1/3 du coût total. Le surcoût était de 25 centimes d’euros en 2008, il est de 4 centimes aujourd’hui soit 4 % du coût de revient. La commune verse une subvention complémentaire de 4 500 €/an

L’association travaille avec un maraîcher situé à proximité de l’école. Sa production a évolué passant de 10 cultures à plus de 30 pour satisfaire les besoins de l’école. Ce marché représente pour lui 10 à 15 % de son activité. Cette dynamique autour de la restauration collective a permis de créer une Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) dans la foulée. Pour la viande, l’association a rencontré de plus grandes difficultés, la viande bio provenant bien souvent de marché lointain à forte empreinte écolo. La viande doit être également calibrée (le même morceau pour chaque enfant !). L’association a fait appel à un atelier local coopératif de découpage regroupant une centaine de fermes.